Chroniques martiennes est un recueil de nouvelles écrit par Ray Bradbury et publié en 1950 aux États-Unis. Grands classiques de la science fiction, les différents récits qu’il nous offre racontent l’arrivée des Hommes sur Mars dès l’an 1999. Au terme de missions successives, ceux-ci finissent par coloniser la Planète Rouge en échange d’une Terre en proie aux guerres et au chaos.
Tout y est : vaisseaux spatiaux, rayons laser, combinaisons, fusées et cités de cristal. Condensé des grands mythes américains, Chroniques martiennes raconte la conquête des grands espaces, l’établissement d’une nouvelle civilisation, la lutte entre le passé et l’avenir et celle entre la nature et la technologie. Parvenus à accomplir l’un des plus grands rêves de l’humanité, les héros de Ray Bradbury mènent néanmoins là une conquête au goût amer. À travers eux, une question semble nous être adressée par l’auteur : est-il toujours bon de donner corps à nos rêves ?
Nous avons redécouvert Chroniques martiennes à l’occasion d’une lecture proposée dans le cadre de notre émission Les Détectives sauvages, sur Radio Pulsar (Poitiers). Expérience riche, qui nous a donné à entendre toute la résonance contemporaine de l’œuvre, nous incitant à poursuivre ce travail de recherche autour de ces nouvelles pour le transformer en une création au plateau.
Le désir de développer nos expérimentations et de les partager avec des spectateurs-auditeurs en temps réel a abouti à un spectacle mettant en scène l’action de ces nouvelles au cœur d’un dispositif radiophonique à vue, pour une expérience immersive conjuguant théâtre et création sonore. Chroniques martiennes rejoue ainsi, au plus proche des spectateurs, l’épopée martienne de Ray Bradbury, dans une création abordant de façon ludique et réflexive quelques-uns de motifs les plus emblématiques de la science-fiction.
Le dispositif est simple : comédiens et musicien sont au centre de l’espace dans une semi pénombre ; autour d’eux, les spectateurs s’installent sur des transats. Un casque audio sans fil leur aura été remis à chacun à leur entrée. Chaque spectateur peut alors se plonger dans l’écoute du voyage martien, tout en observant le travail de création sonore opéré en direct.
C’est tout d’abord un conte qui se donne à entendre. Au creux de l’oreille de chaque spectateur, l’exploration spatiale a lieu. Il est aux côtés des premiers humains qui parviendront à poser le pied sur Mars. Dans cette quête d’un Nouveau Monde cosmique, le rêve tutoie le cauchemar. Mais si l’aventure est semée d’embûches, la planète rouge, elle, demeure toujours en toile de fond, entre enfer de chaleur et Eden retrouvé.
Peu à peu, l’exploration s’incarne : les comédiens quittent la zone centrale pour arpenter l’espace et rejouer la découverte de la planète rouge. L’épopée prend corps, au gré des aléas d’une conquête âpre et violente qui se soldera par la disparition définitive de la civilisation martienne. C’est alors au cinéma que le spectacle emprunte, les comédiens interprétant au plus près des spectateurs, dans un dispositif s’apparentant désormais à un studio de tournage, les personnages de ce récit.
En conjuguant spectacle théâtral et sieste musicale, écoute individuelle et expérience collective, Chroniques martiennes est une création plurielle offrant à chaque spectateur la possibilité d’aborder le périple martien à sa manière.
À travers l’immersion du spectateur dans un spectacle radiophonique, il est question de réfléchir à notre capacité à prendre, pour le meilleur et pour le pire, la fiction pour la réalité - et inversement.
De fait, dans Chroniques martiennes, les Terriens, arrivés sur Mars, sont les représentants d’une civilisation humaine qui, bien avant leur exploit, a fantasmé à de multiples reprises la possibilité de ce voyage. Ils sont les hommes qui sont parvenus à accomplir ce qui faisait rêver Jules Verne et Copernic (et encore bon nombre de chercheurs contemporains). A travers l’accomplissement du voyage des Terriens sur Mars, l’œuvre de Ray Bradbury nous pose une question : est-il toujours bon de transformer la fiction en réalité ?
Saison 2018-2019 : plus de 30 représentations de Chroniques martiennes - Version Spatiale.
Mise en scène et interprétation — Émilie Le Borgne
Interprétation — François Sabourin
Création sonore et interprétation — François Ripoche
Dispositif sonore — Michaël Goupilleau
Création lumière — Julien Playe
Collaboration artistique — François Martel
Assistanat à la mise en scène — Hélixe Charier et Claudie Lacoffrette
Accompagnement de projets / production — Manu Ragot
Chroniques martiennes bénéficie du soutien en coproduction de l’OARA (Office Artistique Région Nouvelle Aquitaine), du TAP - Scène nationale de Poitiers, du Lieu Multiple Espace Mendès France (Poitiers), du Théâtre du Château – 4B (Barbezieux), de l’ARDC La Maline (La Couarde- sur-Mer), et du soutien de l’ADAMI et de la SPEDIDAM.
La compagnie Le Théâtre dans la Forêt est soutenue par la Drac Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle Aquitaine et la ville de Poitiers.
Projet accueilli en résidence au Molière-Scène d’Aquitaine (Bordeaux), à l’ARDC La Maline, au Théâtre de Thouars, à Scènes de Territoire (Agglo2B), aux 3T (Châtellerault), à la Maison des Trois Quartiers (Poitiers), au Lieu Multiple Espace Mendès France, au Glob Théâtre (Bordeaux) et au Théâtre du Château-4B.